La Part Sombre de Federico Drigo

Oct 5, 2021 | 0 commentaires

Tatouages encré dans la peau, franchise absolue parfois déconcertante, passion démesurée de son métier … Thomas Réa, le chef de La Table des Poètes à Montpellier, et Federico Drigo, le photographe qui expose sur ses murs du 22 octobre au 17 décembre, ont aussi en commun une signature artistique affirmée, un enthousiasme contagieux, une créativité débordante et souvent hors cadre. Quelque chose de punk, l’envie de ne pas faire comme les autres, de se renouveler sans cesse.

La part sombre est cette âpreté qui surgit des profondeurs et révèle les saveurs les plus subtiles, ce grain corsé qui donne du relief aux clichés sans leur enlever leur luminosité solaire, ce quelque chose d’obscur enfoui au plus profond de nous qui peut se métamorphoser en une source d’énergie créative bouillonnante.

Noir saturé ou blanc solaire ? Federico Drigo n’aime pas quand on lui demande de choisir un camp. Le photographe italien n’est pas du style à faire ce qu’on attend de lui. Son petit côté rock. Sa signature. Ce qui est sûr, c’est que le gris fade, ce n’est pas son truc. Malgré la diversité des sujets traités, on reconnaît à chaque nouvelle exposition son sens extrême du cadrage, son goût du détail anecdotique, son obsession des lignes. Et cette liberté du regard sans limite.

Depuis quelques années, les amateurs de clichés au caractère bien trempé ont pu admirer ses clichés en clair-obscur sur les murs de restaurants, de commerces ou de cafés montpelliérains. En 2019, on se souvient de ses portraits de commerçants du marché si attachants à L’Artesan, de ses mémoires éclatées de Lisbonne au Discopathe, de ses vignerons ancrés dans le paysage à Lipopette, de sa partie de pêche iodée à La Galerie Éphémère des salines de Villeneuve-lès-Maguelone et au Seaquarium du Grau-du-Roi…

À La Table des Poètes, l’autodidacte vénitien nous emmène dans la part sombre d’un accro au déclic photographique à travers une vingtaine de clichés échappés de centaines de pellicules argentiques. Des tirages réalisés à l’ancienne dans son labo-maison, comme autant d’histoires à inventer.

À propos de Federico Drigo :

Né à Venise en 1982, Federico Drigo vit à Montpellier depuis 8 ans.Photographe autodidacte, il expose à Venise, Paris ou Montpellier, dans des restaurants, des espaces publics ou encore chez lui. L’influence punk marque profondément son parcours, de la volonté de ne pas traiter des sujets “commerciaux” jusqu’à la doctrine du D.I.Y (Do it yourself). Federico travaille presque exclusivement en argentique, ainsi il développe et réalise ses tirages lui-même dans son labo d’appartement. Il a un site, un blog, une page FB mais surtout des milliers et des milliers de négatifs qui marquent son existence au quotidien, du classement des nouveaux jusqu’à la révision des anciens, parmi lesquels il continue à regarder, se rappeler, redécouvrir et organiser encore et encore la deuxième moitié de sa vie. www.federicodrigo.com

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